315.
Je dois aller à une fête, cet après midi je devais travailler, je procrastine encore. Ça fait un bail que je n'ai plus rien à manger chez moi que des gâteaux mous et des pâtes au beurre rance.
Quelquefois j'ai des sursauts, laver la baignoire ou me sécher les cheveux au sèche-cheveux.
Tout va bien, très bien
c'est juste que juste
vous comprenez
de chez moi c'est si long pour rejoindre le monde
si long
On dirait que la soirée en est déjà à sa moitié. Un peu moins, sûrement. Les gens s'y amusent et rient et boivent sûrement, on parle de gros son et de cuisines délicates, de vacances et de projets et ma copine E. avec son gros ventre va rentrer tôt.
Je suis là, je les imagine et mon cœur s'attendrit de voir tout ce bonheur là. Les voir tout heureux me suffit, je n'ai pas besoin d'y être.
Ce dont j'ai envie est impossible pour un bout de temps. Mon dos est tout pété, et je ne peux plus rien faire de cette carcasse. Je me sens au piège de moi-même.
Voilà que j'ai encore envie de partir. Pfff ce que je suis prévisible hein.