300.
Souvent je réécoute cette chanson que Pierre m'avait envoyée en guise de déclaration. Enfin ce morceau. Bill Evans, what are you doing for the rest of your life.
C'est un morceau magnifique, grave, avec des rebondissements, une joie profonde qui grandit, une certaine incertitude mais un sentiment d'inéluctabilité dans la progression du morceau...
Il me remue les entrailles. Quand je ne vais pas trop bien, quand je ne sais plus où j'en suis, Bill Evans pose les questions mieux que je ne saurais jamais le faire.
Je vais mal, je loose. J'ai faim et la flegme de me faire un dîner, je me dis, bon, ya des gâteaux et du nutella au pire. Je regarde tous ces gens en ligne sur mon gtalk, et je dis fuck them si yen a un qui s'avise de me parler je lui répondrai pas. Mais j'ai mis mon profil disponible, comme si j'avais justement envie de pouvoir ne pas répondre à quelqu'un qui me parle. Je suis en colère, colère, colère.
J'ai envie de niquer sa race à tous ces connards qui m'ont pourri ma confiance en moi, qui m'ont cassée, qui m'ont souillée, à cause de qui je suis si fragile. J'ai envie d'arriver vers eux sans un mot et de leur foutre un gros pain dans leur tronche de bien pensant.
Si je pouvais remonter le temps, il y a tellement de choses que je ne ferais pas...
Bon, en attendant ya le reste de ma vie et je me traine mon boulet, moi-même. J'arrive à rien, j'ai bien essayé des trucs pour faire style il s'est rien passé, on repart à zéro, mais tout revient, toujours, toujours.
Je me sens seule, et je ne suis même pas chez moi. Même pas à l'abri. Je n'ai rien.
Mais d'ailleurs je ne veux rien.
Si seulement on ne m'avait pas fait miroiter les mirages et raconté les plus beaux rêves.
Je n'aurais pas de regrets à continuer cette route là qui est devant moi.
Je me sens triste à en mourir.
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)