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Put Your Jacket On And Go
2 septembre 2009

247.

Depuis que je suis rentrée chez moi ce soir, il y a deux images que je n'arrête pas de comparer, sans parvenir à comprendre pourquoi, et quel en est le message.
La première, je l'ai vue hier, en rentrant de clientèle en voiture. Je passe avenue Vauban, le long du parc de la citadelle, et de toutes ces écoles de commerce de Lille. Le quartier Vauban est connu pour ça: ses étudiants de la catho, les écoles de commerce, citadelle. (Sinon ya rien, selon moi). Donc je passe en voiture, et c'est assez embouteillé. au bord de l'avenue, le parc, et tous ces jeunes qui se bizutent. Ces énormes bandes avec des Tshirt à l'effigie de leur école, les anciens propres comme un sou neuf, les nouveau maculés de substances qui donnent pas envie. Certains rient (souvent les propres) d'autres non.
La deuxième, c'était ce soir, quand Bernie m'a invitée à prendre l'apéro. C'est la première fois que Bernie m'invite ainsi. Bernie vient une fois par semaine chez nous faire la compta, elle est en préretraite. Elle est divorcée depuis peu, et dans ma boîte je crois que nous sommes les deux plus grosses fêtardes. Nous nous sommes découvertes comme ça: en dicutant de fêtes. Bernie est de toutes les inaugurations, de tous les concerts, de toutes les braderies. Elle fait du tir à l'arc et sait danser la gavotte. Mais je vous jure que je l'ai vue aussi à des concerts d'électro-laser! Bernie m'a invitée chez elle, et chez elle c'est vide. Elle m'a expliqué comment elle avait trouvé chaque meuble avec fierté. Bernie a divorcé à 50 ans passé et elle n'avait plus rien. Son mari a tout pris, ou elle a tout laissé, je ne sais pas. Elle était femme d'agriculteur, je l'ai su parce qu'on parlait des recettes de Noël.

Voilà. On dirait que ça n'a rien à voir.
Et pourtant, cruellement.
La vie nous porte sans qu'on s'en rende compte, sans qu'on aie le temps de faire des choix. Sans qu'on se connaisse vraiment. On se laisse aller, les traditions, la route à suivre, l'effort à fournir avant de penser au but à atteindre.

Je vous jure que j'essaye de vaincre mes préjugés en règle générale. Mais il y en a un, que je n'ai jamais réussi à abbattre: j'ai une aversion irraisonnée envers les ressortissants d'écoles de commerce. Je n'y arrive pas. C'est un préjugé de taille. Et j'essaye vraiment. Eh bien, avec ce bizutage, je tiens le bon bout; ils m'ont fait pitié. Ils étaient couverts de farine, d'oeuf et d'autres trucs puants, et ils regardaient quand même le clochard du pont de haut. Ils se plient à ces choses tellement dégradantes, dans l'espoir de pouvoir les faire subitr à leur tour? Je ne crois pas. Ils essayent d'être heureux, et on leur a dit que c'était comme ça qu'on y arrivait. Alors, ils y vont, sans vraiment choisir. Ces gars là, ils vont passer 5 ans dans leur école. Ils vont essayer un job ou deux, se plier au jeu de la carrière brillante où on se sacrifie au début. Avec de la chance ils auront une période de chômage. Sinon... ils attendront 40 ans pour se remettre en question, pour se rendre compte qu'ils n'ont jamais choisi. Mais pour l'instant, ils se croient les rois du monde.

Bernie, elle, est une Reine. Une vraie.

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