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Put Your Jacket On And Go
31 mai 2010

296.

C'est mon dernier jour à Paris, pour l'instant.
Je repars à Lille, et ma vie de bohème est largement entamée. Je suis soulagée de partir, même si à Lille je ne fais qu'escale. Je me suis choisi une vie difficile. J'ai besoin de me recentrer. Tout va bien, tout va même très bien mais je sais que je suis au bord de perdre pied. J'ai 30 ans maintenant, et toutes ces années passées  avec moi fait que nous sommes devenues intimes. Je me connais bien.
Pourquoi cette vie difficile, alors, hein, pourquoi ce besoin de prendre toujours des risques, de se mettre en péril, de rester sur la limite du supportable?
Hé bien déjà, cette nouvelle vie que j'ai choisie est la plus palpitante que j'aie jamais vécue. Je veux dire, qui a jamais regretté ses jeux d'enfants ou le temps de l'insouciance et de la beauté dans toute chose? Moi, j'y suis. Chaque matin passé ici me fait m'émerveiller. Ici nous n'avons que l'eau froide et nos meubles viennent de la rue. Ici l'intimité est chère, et recherchée. Ici les gens sont colorés. Et puis tout est beau, tout a cette couleur crue et éblouissante de la vie dépouillée des choses non nécessaires.
Voilà Vladimir qui vient étendre sa lessive sur la terrasse, entre deux traiteaux il a tendu de la ficelle. Voici Stéphane qui revient de sa balade matinale quotidienne, son journal, ses croissants et son café de Starbucks sous le bras il va s'installer sur la terrasse. Mon collègue va bientôt me rejoindre dans notre bureau, ou Laurent a déménagé son atelier pour changer de point de vue quelques jours. Et voici que les fenêtres s'ouvrent, une par une, et que les têtes émergent. "Bonjour, as-tu bien dormi, il fait beau aujourd'hui"

Dépouillée du superflue, la vie est tellement douce.

Ensuite, explorer les frontières c'est élargir son univers. C'est s'élargir soi. C'est difficile de ne pas de perdre, mais imaginez, être un, et en même temps être dans l'inconnu... Ici, j'ouvre la porte à mes amis de fac et mes parents. Je leur présente des rencontres de la veille. Je n'ai rien à cacher, mais rien à prouver non plus. J'ai ma place, et les gens viennent m'y trouver. Je n'essaye pas d'explorer, de m'intégrer, je suis. Maintenant que je me suis placée au milieu de l'inconnu, que l'aventure est mon petit déjeuner, plus besoin de faire d'autre effort que de rester soi. Je teste ma stabilité, et je me découvre si forte! Chaque matin qui se lève tout mon corps tend vers cette nouvelle journée, d'ailleurs je n'ai plus de réveil. Même la douche glacée est devenue un plaisir.

C'est une chose que j'ai apprise, que la joie, celle qui dure, qui demeure, est autant du corps que de l'esprit. Qu'il faut être un, entier, pour prendre ce qu'il y a à prendre. Que manger dormir et se dorer au soleil sont des choses aussi importantes que de stimuler son intellect. Je crois que je suis sur la bonne voie.

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Commentaires
G
Merci monsieur Gros Nuages, comment dire non à un tel présent! On n'est fort que parce qu'on sait sa faiblesse, qu'on l'apprivoise. Ce qui me rend forte, c'est vous! Ce sont les autres!
G
Je vous envoie toute la tendresse et l'affection dont vous avez besoin.<br /> Mais aussi tout l’énergie, toute la bonne humeur qui font votre force. BONNE CONTINUATION !
Put Your Jacket On And Go
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