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Je suis dans les cartons, ma chambre est un désastre et j'ai choisi de m'empiffrer de gâteaux et d'internet en laissant tout en plan. Ce soir, ça devrait être fini mais que diable! mes colocataires sont à Porto et la maison est à moi.
J'aime ces moments entre parenthèse. Ces transitions où enfin, le temps s'arrête un peu, et où l'on peut contempler le chemin devant et derrière.
Si je finis à temps, (à temps c'est quand déjà?) je suis attendue en famille.
Mais ce moment là est à moi.
Twitter gazouille sur le panneau latéral de mon navigateur, c'est agréable de voir que les gens s'activent et que le monde vit.

Quelle paix! Quelle sérénité! Durement gagnées.

Les conversations du midi avec ex-chef tournent philosophie souvent. De comptoir, s'entend, je n'ai pas de prétentions. Il m'oblige souvent à m'expliquer, à ouvrir des dossiers classés, à regarder mieux un chemin que je connais depuis toujours. Cela me perturbe un peu.
D'abord parce que je vois bien que lui est perturbé, et un peu trop je trouve. Je ne raisonne plus depuis longtemps avec des gens qui n'en ont pas l'habitude, parce que c'est s'écouter parler ou bien se trouver un public: c'est de l'égoïsme et de l'orgueil. Mais lui en demandait, alors soit. Et je n'ai pas aimé me voir me transformer dans ses yeux. C'est flatteur, hein, de voir la surprise l'admiration et ce genre de choses. Mais à quoi ça sert. Et en plus, ce n'est pas mérité. Ce ne sont que des mots, du vent. Je préfèrerais qu'on m'admire pour ce que j'ai fait. Alors je me sens mal à l'aise, voilà.
En même temps, mes réflexions ont l'air de l'aider à y voir plus clair.
Je préfèrerais qu'elles l'aident à réfléchir par lui-même.

En ce moment moi aussi j'apprends beaucoup. A faire des choix plus nets, à m'engager entièrement, à dire non.
C'est chouette.

Comments

[Harry]

C'est dans les changements que l'on est amené à faire des choix. Cela conduit souvent à aller à l'essentiel. C'est bien, je trouve.