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Put Your Jacket On And Go
31 mai 2009

192.

Je suis en week end de trois jours chez des amis, loin, loin. J'ai oublié ma nouvelle vie, je suis replongée dans l'avant.
Il y a plein de gens, j'en connais peu. Nous rions beaucoup, et le vin blanc sous ce soleil de plomb appelle à la baignade. Chacun passe à l'ordi nous faire écouter ses découvertes, chacun organise des petites activités au hasard des emplois du temps et des envies. Je profite d'un trou.
C'est marrant quand même le besoin qu'on a toujours de se distancier dans ce genre de circonstances. Hier il y avait 50 personnes et j'étais perdue. Aujourd'hui j'ai la tête et le coeur trop plein et je viens vider tout ça, comme une poubelle, comme un cendrier, comme une vessie.
Mon meilleur ami H. laisse sa copine pourrir sa relation avec son frère (et mon ami aussi). Je pleure. Je crie tout ça, que ça fait deux ans que je me tais, et que j'attends que cette copine veuille bien accepter que je soie une fille et que je soie son amie. Qu'elle me fait des coups de putes et qu'elle lui fait des scènes, qu'on se voit en cachette parfois? Mais je le crie dans ma tête. Parce que si jamais, si jamais ça sortait, H. la choisirait, elle, et moi je veux que H. reste mon ami. Ce n'est que moi, et je m'en fiche. Mais la copine de H. va devenir sa femme et hier le frère de H., qui est mon ami, a pleuré de rage et de désespoir dans mes bras. Je pleure aussi. Je pleure si fort, que mon coeur lourd me cause plus de mal que le soleil de midi et la petite poire réunies. Mais dans ma tête. Parce que c'est la fête, et à la fête les coeurs lourds se taisent, se tassent tout au fond. La fête n'est pas qu'une futilité destinée aux sans-soucis. La fête est une obligation. Un devoir même. Un secours, une preuve d'amitié, une nécessité par les temps les plus durs. Si tout allait bien nous ne serions pas aussi gais et insouciants.
Nous le savons tous, tous ces gens qui ne se connaissent pas bien, et qui s'aiment de faire la fête malgré tout. Et nous buvons encore un dernier verre à la santé des gens qui s'aiment. Et nos regards sont pleins de cette tendresse lourde, de cette estime donnée d'emblée.

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