161.
Dans la série "Caractéristique profonde", voici la preuve en image que
rien ne change. Ou plutôt, du naturel chassé qui revient au galop.
Cela
fait maintenant un an que je suis installée à Lille. En arrivant ici,
j'ai décidé d'investir dans ma qualité de sommeil, et je me suis offert
un excellent matelas ressorts crins de cheval et j'en passe: la totale.
Cela
fait un an que ce matelas est par terre sur des cartons dépliés, et que
je crains sourdement qu'il ne moisisse. Ceci dit, cela ne m'empêche pas
de dormir merveilleusement.
J'ai trouvé un jour un sommier à lattes
à cadre de fer dans la rue, aux exactes dimensions de mon matelas. la
bonne aubaine, me suis-je exclamée en l'emportant sur mon dos dans les
rues de Lille jusque chez moi. Et là: le drame: ce sommier auquel il ne
manquait que les pieds ne passait pas dans l'escalier.
Qu'à cela ne
tienne, me suis-je renfrognée, je vais le passer par la fenêtre
(deuxième étage). Point de corde mais un fil à linge dans mes cartons:
hop, à l'aide de savants nœuds marins je tente de hisser l'objet et...
me bousille les mains et manque d'éclater mon voisin en lâchant tout.
Ce sommier est resté 6 mois sur le palier du rez-de-chaussée.
Récemment,
me prenant par la main j'ai décidé de me jeter à l'eau: direction ikéa,
le cadre de lit pas cher avec les lattes qui vont avec. Mais voilà: les
montants du cadre de lit sont bien trop haut pour ma mezzanine
mansardée. J'ai donc acheté mon cadre de lit avec l'intention de le
découper dès son arrivée chez moi: un paradoxe, d'acheter un objet qui
ne convient pas et de se dire que c'est la solution de facilité...
Je monte mon lit deux jours après avec effort, en me disant que je préférais quand mon matelas était par terre. Bloup.
Je scie les montants de lit à la scie sauteuse, à la dégueulasse, en en foutant partout.
Je veux en finir, à ce moment.
Et là, je me rends compte... Que je n'ai pris qu'un jeu de lattes et qu'il en fallait deux.
Cela fait maintenant trois semaines que je dors sur un coté du lit pendant que mon matelas se casse la gueule de l'autre.
Voilà,
une de mes caracétristiques profondes. Je m'en fous. Je fais les
choses, pas pour être mieux, mais parce que je me dis qu'il faut que je
me bouge le cul. En réalité je dormirais sur un tapis de sol que je
serais contente.
Bref, on se dit qu'avec l'âge le confort les choix tout ça. Hé bien non.