3 juillet 2008
20.
Première soirée chez moi à rien faire depuis longtemps et je réalise
que j'adore ça. Que j'ai toujours adoré ça. Faire du regard trente
fois le tour de toutes ces choses choisies pour m'entourer, sans
bouger du canapé passer paresseusement en revue toutes les choses
importantes à faire... enfin commencer, parce qu'au bout de deux
l'esprit vagabonde et l'oreille se tend vers les bruits au dehors...
On prend rarement le temps de laisser son esprit se reposer. On estime
que le sommeil est suffisant. Mais laisser ses pensées vagabonder,
quel plaisir presque charnel... Et quelles découvertes l'on fait...
Evidemment je m'autorise ce plaisir depuis peu. Évidemment c'est pour
cela que j'en suis toute éblouie. Il ya quelques semaines, rester sur
le canapé signifiait pour moi rester prostrée dans une paralysie du
corps et de l'esprit presque totale. A cette époque, qui a duré
presque un an - oh mon Dieu comment est-ce possible - à cette époque
l'action était vitale pour moi. Une lucidité mentale signifiait une
douleur aigüe insupportable: j'étais malheureuse. Je me suis abrutie
de bien des manières pendant si longtemps.
Aujourd'hui je peux ne rien faire chez moi, et c'est ma plus grande
victoire. J'ai gagné!
Je n'ai jamais su remonter le fil de mes pensées. Je m'y amuse
souvent, lorsque nous parlons à bâtons rompus avec des amis, et que
nous ne savons plus de quoi nous nous entretenions au départ. Mais
qu'importe, de savoir comment et ce qui s'est passé. Je préfère ne
plus y penser.
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